jeudi 10 mars 2011

Évolution des Oiseaux versus Dessein Intelligent (2ème partie)

Dans mon précédent message j'avais abordé la question des assertions créationnistes sur la thématique précise de l'origine des oiseaux et plus précisément les assertion d'un créationniste nommé Jonathan Wells membre du Discovery Institute une organisation créationniste faisant la promotion en grande pompe du Dessein Intelligent.

Dans le présent message j'aborde là encore la même problématique en revenant cette fois-ci en détail ssur les assertions d'un dénommé Casey Luskin.

Casey Luskin tout comme Jonathan Wells est membre du Discovery Institute, c'est même un membre très actif de cette organisation puisque passe énormément de temps à rédiger des textes vantant le Dessein Intelligent et senser mettre à mal l'évolution qui ne serait selon lui, absolument pas un fait pleinement démontré.

Casey Luskin est un membre actif de l'organisation créationniste nommé Discovery Institute. En tant que défenseur du courant créationniste nommé «dessein intelligent» rien de surprenant que ces assertions sur l'origine évolutives des oiseaux, soient au mieux à côté de la plaque au pire complètement stupides.

Les prétendues réfutations de l'évolution auxquelles s'adonne Casey Luskin passe notamment par une sorte d'hypercritique de multiples éléments, théories, hypothèses tournant autour de la biologie de l'évolution, y compris donc les reconstructions phylogénétique et la détermination des liens de parenté. Pour Casey Luskin toutes les espèces ne sont pas apparentées, Casey Luskin défendant par exemple la thèse selon laquelle l'homme aurait été créé indépendamment des autres primates et que les oiseaux eux aussi auraient été créé indépendamment des autres dinosaures théropodes.

Pour cela Casey Luskin se fait le porte voix des BANDits (Birds Are Not Dinosaurs) et saute sur n'importe quel critique de l'origine-dinosaurienne des oiseaux. L’objectif de Casey Luskin est de prétendre que la majorité des scientifiques travaillant sur l’origine évolutive des oiseaux se trompent totalement, et pire encore qu’ils ignorent les données réels qui contrediraient leur thèse à savoir l’origine dinosaurienne des oiseaux. Le but de Casey Luskin étant de dépeindre l’origine dinosaurienne des oiseaux comme étant un dogme évolutionniste sérieusement mis à mal et par extension dépeindre l’évolution des oiseaux comme n’ayant aucune preuve probante à son actif dans le registre fossile.

Le problème est qu’en prenant parti pour les BANDits Casey Luskin se retrouve avec les mêmes contradictions que ces derniers. Mais peu importe en bon créationniste Casey Luskin ignore les faiblesses et contradictions de la position qu'il endorse. Dans le présent message je reviens en détail sur ces dernières afin de montrer en quoi les objections que Casey Luskin adresse à l'origine dinosaurienne des oiseaux ne tiennent pas.

1. Casey Luskin versus dinosaures à plumes 

Dans un des multiples textes idiots qu'il a rédigé, Casey Luskin cite une étude de John Ruben portant sur Caudipteryx, étude qui a déjà été mentionnée dans la troisième partie de la série consacré à la soit disant controverse sur l’origine des oiseaux.

Pour les BANDits Caudipteryx serait en effet un oiseau primitif ayant perdu la capacité à voler au cours de son évolution, un peu à la manière de l’Autruche. Pour ce faire le BANDit John Ruben publia un étude dans la prestigieuse revue Nature sensée démontrer cette thèse.

Pour rappelle dans cette étude John Ruben soutenait que d’après son squelette Caudipteryx devait avoir un barycentre similaire à celui des oiseaux modernes tandis que le centre de gravité des dinosaures théropodes comme Deinonychus devait être situé plus à l’arrière du corps (voir image ci-dessous). À partir de cela John Ruben conclut que Caudipteryx ne serait pas un dinosaure théropode non-avien mais réellement un oiseau primitif ayant perdu la capacité à voler.

Schéma illustrant la différence en matière de barycentre chez le dinosaure théropode Deinonychus (en haut) et chez Caudipteryx (en bas). Le barycentre de chacun des deux dinosaures théropodes, est marqué par une croix.

Ainsi en se référant cette étude John Ruben et les autres BANDits continuèrent à affirmer qu’il n’y a pas de preuve définitive quand à l’existence de plumes chez des dinosaures théropodes non-aviens.

Casey Luskin cherche donc à récupérer cette «démonstration» de John Ruben en la présentant lui-même comme la preuve de l’absence de dinosaures non-aviens à plumes dans le registre fossile.

Mais dans son article sur le site de propagande créationniste du Discovery Institute, Casey Luskin, prend soin d’ignorer totalement l’existence de Dromaeosauridés à plumes, Dromaeosauridés à plumes rendant sa «démonstration» caduque!

En effet John Ruben tenta de prouver que Caudipteryx était un oiseau en montrant que ce dernier possédait un barycentre différent des dinosaures théropodes non-aviens tel que le Dromaeosauridés Deinonychus or durant les dix dernières années de nombreux Dromaeosauridés à plumes furent retrouvés. En fait tout laisse à penser que même Deinonychus possédait lui aussi des plumes.


Casey Luskin cite une étude où il est affirmé que Caudipteryx serait un oiseaux non-volant à l’inverse des «vrais» dinosaures théropodes comme les Dromaeosauridés, Casey Luskin affirmant ainsi que cela met un doute sur l’existence de dinosaures à plumes. Cependant Casey Luskin ne mentionne pas le fait que de nombreux Dromaeosauridés  à plumes (ci-dessus fossile et reconstitution du Dromaeosauridé Microraptor gui) ont été découvert depuis la publication de John Ruben à laquelle il se réfère,.Bref Casey Luskin passe totalement à côté du fait que l’étude à laquelle il se réfère ne met absolument pas en doute l’existence de dinosaures à plumes.

Ainsi donc l’étude de John Ruben à laquelle se réfère Casey Luskin comme démonstration de l’inexistence de dinosaures à plumes ne tient absolument pas. Mais Casey Luskin ne prend bien évidemment pas le soin de confronter son «argumentation» aux faits démolissant celle-ci.


2. Casey Luskin versus Archaeopteryx

Casey Luskin ne voit pas les contradictions avec lesquelles il se retrouve en raison de son adhérence aux écrits de John Ruben.

Mais Casey Luskin fait plus fort encore en se contredisant complètement lui-même.

En effet tout comme Jonathan Wells Casey Luskin affirme que Archaeoptéryx n’est pas une forme de transition malgré la mosaïque de caractères qu’il représente. En fait dans un texte datant du 18 février 2009 Casey Luskin affirme que Archaeoptéryx est un véritable oiseau.

Bien qu'il n'y ait aucun doute que Archaeopteryx représente une espèce d'oiseau avec une mosaïque de certains caractères reptiliens et de nombreux traits aviens, ces observations ne sont pas le soutien d'une transition à moins que le fossile s’accorde à une image cohérente de l'évolution.
Archaeopteryx était un véritable oiseau, capable de voler, mais d’où vienait-il? Les dinosaures théropodes, à partir desquels Archaeopteryx, est sensé descendre, ont vécu au moins 20 millions d'années après Archaeopteryx (voir Nature, vol 400:58 - 61. (Le 1 Juillet , 1999)). Cela nous laisse avec une situation frappante: Archaeopteryx, un véritable oiseau, n'a pas de vrais candidats parmi les ancêtres fossiles. Étant donné que l'Archéoptéryx est un véritable oiseau à partir de quoi les oiseaux ont-ils évolué?
Evolution News and News
On Remarque ici que Casey Luskin resort les sophismes les plus flagrant s tel que celui du paradoxe temporel déjà utilisé par Jonathan Wells.

Mais donc «l’argument» centrale de Casey Luskin est d’affirmer que Archaeoptéryx serait un oiseau dont l’origine dinosaurienne ne serait guère avérée.

Cependant dans un texte du 26 octobre 2009 soit seulement huit mois après son texte précédemment cité, Casey Luskin se réfère à un article du Wall Street Journal (WSJ) affirmant le contraire de ce qu’il a précédent affirmé, tout en soutenant que cela prouve qu’il avait raison!

Maintenant certains scientifiques affirment que Archaeoptéryx devrait perdre son statut d'ancêtre des oiseaux modernes. En définissant Archaeoptéryx comme étant une "icône de l'évolution" le Wall Street Journal (WSJ) reprend une expression de Jonathan Wells tout en rapportant que "La créature à plumes nommée Archaeoptéryx, demeurant un des fossiles les plus connus au monde,  fut considéré comme étant le premier oiseau depuis l'époque de Charles Darwin. Lorsque les chercheurs mirent récemment ses célèbres ossements sous un microscope ils découvrirent que cette icône de l'évolution n'était en réalité peut être pas un oiseau du tout". Selon cette nouvelle recherche, les inferences faites sur les os fossililsés d’Archaeoptéryx, montrent que la croissance de celui-ci se faisait beaucoup plus lentement que celle des oiseaux modernes. Alors que l’article que du Wall Street Journal mentionne ces doutes au sujet du statut d’ancêtre d’Archaeoptéryx, ceux qui adhèrent au mouvement du Dessein Intelligent, faisait déjà preuve de septicisme depuis un bout de temps.
Evolution News and Views
Bref un coup Casey Luskin affirme que Archaeoptéryx n’est pas une forme de transition car c’est un vrai oiseau, puis il se réfère à un article stipulant qu’Archaeoptéryx n’est peut-être pas un oiseau en affirmant que cela confirmerait ses dires ainsi que celui du mouvement créationniste auquel il appartient!

Cherchez l'erreur!

Nous pourrions également revenir sur les assertions fallacieuses utilisées par Casey Luskin pour brouiller les pistes, notamment sur une soit disant réfutation du statut d'ancêtre d’Archaeoptéryx par l’étude dont il est question ici. Or toute personne connaissant un minimum le sujet sait qu’il est convenu depuis longtemps de ne pas considérer Archaeoptéryx comme un ancêtre des oiseaux actuels. Toute personne ayant des bases en phylogénie sachant également que même si un intermédiaire structural n’est pas forcément un ancêtre, il n’en demeure pas moins un intermédiaire structural qui peut être riche d’enseignement en matière de détermination des liens de parentés supposés et donc de d’évolution des lignées concernées.

Mais le pire ici étant la bêtise flagrante de Casey Luskin qui hormis de baser sa démonstration sur une grosse contradiction, se réfère à un article du Wall Street Journal en ignorant ce que stipule réellement l'étude orignale que mentionne l'article en question.


En effet l'article du Wall Street Journal se réfère à une étude portant sur les os des fossiles d'Archaeoptéryx dans le but d'en déterminer le rythme de croissance. On sait que les oiseaux modernes ont un rythme de croissance extrêmement élevé pouvant se faire sur quelques semaines seulement tandis que les dinosaures non-aviens eux devaient mettre quelque années avant d'atteindre une «taille adulte».

Or les ossements d'Archaeoptéryx tendent à indiquer que ce dernier avait un rythme de croissance bien plus similaire à celui des dinosaures théropodes non-aviens qu'à celui des oiseaux modernes. Ce qui signifie donc, comme l'indique moult autres caractéristiques anatomiques que Archaeoptéryx était probablement plus similaire aux dinosaures théropodes non-aviens comme Vélociraptor qu'aux oiseaux modernes.

Or bien évidemment cette étude contredit l'affirmation initiale de Casey Luskin selon laquelle Archaeoptéryx serait un véritable oiseau, car de tout évidence Archaeoptéryx ne répondrait de loin pas à tous les standards avec lesquels nous définissons les oiseaux actuels. Mais en bon créationniste pétri de mauvaise foi, Casey Luskin affirme au travers d'un mauvais article de vulgarisation du Wall Street Journal (qui on s'en doute est une référence de choix en matière de paléontologie), que cette étude mettrait à mal le statut d'intermédiaire  structural d'Archaeoptéryx.....

Cette déduction de Casey Luskin est bien évidemment grossière à souhait sachant que si Archaeoptéryx n'est pas réellement un oiseau il n'en demeure pas moins un dinosaure théropode à plumes et donc un indéniable intermédiaire structural entre les dinosaures théropodes non-aviens et les oiseaux véritables. D'ailleurs si Casey Luskin avait lu l'étude originale il aurait pu constater que celle-ci stipule ceci:

Collectivement, les suites histologiques observés chez les oiseaux primitifs, correspondent aux attentes du continuum histologique des taxons maniraptoriens de même taille. Ils fournissent des preuves convaincantes que le modèle de croissance non-aviaire a été hérité des dinosaures dans leur totalité et est typique des oiseaux primitifs proches du nœud d’Archaeopteryx. Cela ajoute un attribut physiologique à la longue liste de caractéristiques anatomiques et comportementales montrant que les oiseaux sont des dinosaures et que de nombreux oiseaux primitifs étaient en général très semblables à des dinosaures.
Gregory M. Erickson and al (2009) Was Dinosaurian Physiology Inherited by Birds? Reconciling Slow Growth in Archaeopteryx, PLoS ONE

Bref l'étude que cite Casey Luskin est en parfaite opposition avec les assertions de ce dernier. Mieux si Casey Luskin avait la flemme de lire l'étude originale, au moins aurait-il pu se référer à cette interview de Mark Norell, un des auteur de l'étude en question et qui résume les conclusions de celle-ci.


Casey Luskin fait donc preuve d’une bêtise et d'une malhonnêteté particulièrement flagrante.

Il faut dire qu'il y a peut-être une raison simple qui explique pourquoi Casey Luskin a sauté sur cet article du Wall Street Journal sans même aller chercher plus loin aux prix de contradiction,s particulièrement grossières. En effet l'article en question mentionne également le BANDit John Ruben et le sophisme du paradoxe temporel, Casey Luskin se faisant un plaisir de mentionner ce dernier comme si il s'agissait  là d'un élément à charge valide à l'encontre de l'origine dinosaurienne des oiseaux. Il faut dire que dans un autre de ces textes Casey Luskin s'était déjà référé abondamment aux sophismes de John Ruben.

3. Back to John Ruben

Casey Luskin n'ayant aucune difficulté à baser toute son «argumentation» sur des auto-contradictions des plus risibles, il n'y a donc rien d'étonnant à ce que ce même Casey Luskin se soit référé à John Ruben. Tout d'abord rappelons que dans la deuxième partie d'un précédent message, j'étais revenu en détails sur les contradictions et idioties auxquels s'était laissé aller John Ruben. En effet Dans une interview John Ruben affirme avoir publié une étude mettant à mal l'origine dinosaurienne des oiseaux, car selon Ruben son étude montrerait que les dinosaures théropodes non-aviens tel que le Vélociraptor avaient des fémurs mal orienté et trop mobiles, pour posséder des sacs aériens similaires à ceux oiseaux modernes et donc être apparentés à ces derniers. Pourtant dans son étude le même John Ruben affirme que les oiseaux primifs tel que Archaeoptéryx n'auraient non plus pas eu de sacs aériens abdominaux adéquats pour possédé ces mêmes sacs aériens abdominaux. Pire John Ruben reconnait l'existence de plumes chez les dinosaures maniraptoriens comme Vélociraptor et affirme que ces derniers malgré leur fémur soit disant trop mobiles seraient en réalité des oiseaux et non pas des dinosaures théropodes! Son objection sur le fémur trop mobile des théropodes pour que ceux-ci soient apparentés aux oiseaux est donc un sophisme particulièrement grossier car se basant sur une auto-contradiction pour le moins énorme.

Sans même remarquer cette contradiction pourtant flagrante Casey Luskin se jette sur ce sophisme de John Ruben et le présente comme étant un élément à charge valide à l'encontre de l'origine dinosaurienne des oiseaux.

Deux articles récents, l'un dans le Journal of Morphology et l'autre dans Ornithological Monographs, ainsi qu'un communiqué sur le site ScienceDaily intitulé "Des découverte soulèvenr de nouveaux doutes sur  la parenté dinosaure-oiseau», contiennent des critiques formulé par des évolutionnistes à l'encontre l'hypothèse  de l'origine dinosaurienne des oiseaux, ce sont là des critiques que vous  devriez normalement sttendre à entendre de la part des sceptiques du néo-darwinisme. Leurs remarques non seulement couvrir les problèmes rencontrés par l'hypothèse de l'origine dinosaurienne des oiseaux, mais aussi déplorer la motivation politique menant à promouvoir cette hypothèse en ignorant la dissidence scientifique existant autout de cette dernière. L'article du site ScienceDaily observe que certains aspects de la morphologie des oiseaux sont tout simplement incompatibles avec l'hypothèse standard voulant que les oiseaux ont évolué à partir de dinosaures théropodes  maniraptoriens.
Evolution News and Views

Casey Luskin ne va pas de main morte non seulement il prétend que les propos de John Ruben retranscrit par le site Science Daily met à mal l'origine dinosaurienne des oiseaux mais en plus il prétend que la promotion de cette dernière serait motivée politiquement et réduirait au silence la dissidence scientifique!

Or comme nous l'avons déjà vu dans un précédent message les propos qu'avait tenu John Ruben dans son interview  au site Science Daily ne tenaient pas car selon son étude les oiseaux basaux comme Archaeoptéryx n'auraient eux-mêmes pas pu posséder de sacs aériens abdominaux et cela quand bien même John Ruben reconnait à ces derniers leur statut d'oiseaux. Pire dans un autre papier John Ruben défend la thèse selon laquelle les Dromaeosauridés tel que le Vélociraptor seraient des oiseaux et non pas des dinosaures théropodes malgré leur fémurs trop mobiles sensé rendre impossible la parenté dinosaures-oiseaux. En ajoutant que l'argumentaire du fémur trop mobile pour permettre la présence de sacs aériens abdominaux similaires à ceux des oiseaux actuels ne tient pas et celad e par l'observation de certains oiseaux actuels au fémur étonnamment mobiles vous pouvez également consulter la critique du zoologue Darren Naish à ce sujet.

Bref de l'auto-contradiction pur jus de la part de John Ruben. Et pourtant aussi boiteux et stupides puissent être les propos de ce dernier, Casey Luskin s'y réfère comme si il s'agissait d'un élément de réfutation pertinent de l'origine dinosaurienne des oiseaux!

Pour John Ruben tout comme pour les autres BANDits à savoir Alan Feduccia et Larry Martin, les Dromaeosauridés (ci-dessus un Vélociraptor tentant d’attraper des oiseaux primitifs nommés Confuciusornis) seraient des oiseaux «primitifs» et non pas des dinosaures théropodes (en rappelant qu’avant les années 2000 ils prétendaient tous les trois exactement le contraire!). Aussi si John Ruben affirme que la position du fémure de ces dinosaures théropodes leur interdits d’être de proches parents des oiseaux, comment peut-il en même temps affirmer que les Dromaeosauridés sont des oiseaux? Là encore John Ruben se contredit et pire encore se discrédite complètement! Casey Luskin assume-t-il les contradictions de John Ruben en affirmant lui aussi que Vélociraptor ne serait pas un dinosaure théropode?

Casey Luskin serait-il capable de nous dire au vue des propos de John Ruben si Vélociraptor était oui ou non un dinosaure théropode?

Mais Casey Luskin a-t-il seulement remarqué la contradiction de John Ruben c'est là toute la question!

4. Les études boîteuses références privilégiées de Casey Luskin

Dans un de ses textes, hormis de se référer à John Ruben, Casey Luskin se réfère également à une publication des dénommés Frances C. James et John A. Pourtless et conclue son texte en affirmant ceci:
Ces analyse n'amène pas seulement des raisons significatives de douter de  l'hypothèse BMT voulant que l'apparition des oiseaux à partir de dinosaures théropodes Maniraptoriens [hypothèse "BMT" en anglais pour "birds evolved from maniraptoran theropod dinosaurs"], mais elle montre qu'il y a un grand malaise même au sein de la communauté scientifique darwinienne sur la manière dont les dissidents de l'hypothèse BMT ne sont pas entendus.
Evolution News and Views

Casey Luskin présente donc la publication de James et Pourtless comme une démonstration en règle du caractère bancale de la phylogénie dinosaures-oiseaux. Mais est-ce vraiment le cas? Pour le savoir il nous faut revenir sur la publication elle même.

Dans la publication en question James et Pourtless prétendent s'adonner à une analyse cladistique pertinente afin de tester la validité de l'origine dinosaurienne des oiseaux par apport à certaines hypothèses alternatives proposé par les BANDits (Birds Are Not Dinosaurs).

Au terme de leur publication James et Pourtless en déduise que l'origine dinosaurienne des oiseaux ne seraient pas d'avantage démontré que les dites hypothèse alternatives proposés par les BANDits!

Il n'en fallait pas plus pour que Casey Luskin se réfère à cette publication afin d'affirmer que l'origine dinosaurienne des oiseaux serait en fait une théorie bancale. Casey Luskin n'hésitant pas à verser dans ce qui ressemble à une théorie du complot en affirmant que la commauté scientifique darwinienne (sic) ignorerait les voix scientifiques dissitentes en matière d'origine des oiseaux. Une sorte de loi du silence qui ferait que des critiques pertinente à l'origine dinosaurienne des oiseaux seraient honteusement réduites au silence par la pas belle méchante communauté scientifique darwinienne.....

Bien évidemment la réalité est tout autre, nous l'avons vu avec John Ruben qui loin d'amener des réfutations pertinentes à l'origine dinosaurienne des oiseaux, se contredit en réalité complètement et nous pouvons également le constater ici avec la publication de James et Pourtless qui elle aussi est des plus bancale et constitue tout sauf une analyse cladistique pertinente permettant de tester rigoureusement l'origine dinosaurienne des oiseaux.

En effet dans leur analyse cladistique soit disant objective concernant le positionnement phylogénétique des oiseaux James et Pourtless en arrivent à la conclusion que les dinosaures Maniraptoriens  (dont fait notamment parti le Vélociraptor ainsi que les oiseaux) ne seraient peut-être absolument pas des dinosaures théropodes, donnant ainsi du crédit à la phylogénie alternative de Larry Martin que nous pouvons voir ci-dessous et qui avait déjà été discutée dans ce précédent message.

Dans cette phylogénie pour le moins étrange Larry Martin exclue totalement les Maniraptoriens du clade des dinosaures théropodes et les apparente à un animal nommé Longisquama. Pour se faire Larry Martin affirme que les nombreux caractères similaires existant entre les Maniraptoriens les dinosaures théropodes Non-Maniraptoriens ne sont que des convergences évolutives. On note aussi que Larry Martin représentent les dinosaures théropodes Non-Maniraptoriens comme ayant conservé les doigts 1,2 et 3, tandis que les Maniraptoriens oiseaux compris, auraient retenus les doigts 2, 3 et 4. Or comme cela fut déjà discuté en détail dans ce précédent message, il n’y a pas de raison de penser que les oiseaux et par extension les Maniraptoriens en général n’aient pas conservé les même doigts que les dinosaures théropodes Non-Maniraptoriens. James et Pourless affirment que cette phylogénie alternative proposée par Larry Martin serait aussi solide que celle plaçant les Maniraptoriens au sein du clade des dinosaures théropodes.

Problème pour arriver à cette conclusion sensée mettre à mal le positionnement des Maniraptoriens au sein du clade des dinosaures théropodes, James et Pourtless se sont adonné à une sélection limite malhonnête des caractères morphologiques utilisés dans leur réconstitution cladistique.

Comme l'a noté Scott Hartman, James et Pourtless ont volontairement exclues de leur matrice d'analyse certains os du crâne, de la main ou du pied, simplement parce que certains BANDits comme Alan Feduccia avaient contesté l'homologie des caractères en question, mais donc sans eux-mêmes amener un justificatif concret de l'exclusion de ces caractères anatomiques pourtant importants dans l'analyse cladistique.

Pire alors que James et Pourtless tout en excluant de leur matrice des caractères anatomiques important, ils prennent pour argent comptant, là encore sans justificatif aucun, que l'enracinement particulier des dents d'Archaeoptéryx sont homologues à celui des crocodiliens tout en ignorant la littérature existant à ce sujet chez les autres dinosaures théropodes Maniraptoriens.

Et le plus grave étant que James et Pourtless n'intègrent pas au sein de leur matrice suffisamment de dinosaures théropodes basaux, ni même de dinosaures non-théropodes mais ils y intègrent Longisquama considéré comme un archosaure sans que cela ne soit vraiment démontré en attribuant à ce même Longisquama des caractéristiques anatomiques qui n'ont guère été pleinement avérées chez ce dernier.

Dans un commentaire qu'il a laissé dans son propre blog le Zoologue Darren Naish résume en quoi l'étude de James et Pourtless est tout simplement bancale.

Quant à James & Pourtless (2009): ces auteurs utilisent cladistique pour tester l'hypothèse selon laquelle les oiseaux appartiennent au clade des dinosaures théropodes coelurosaurians, James et Pourtless affirment qu'ils utilisent une approche impartiale où les archosaures non-dinosauriens et d'autres reptiles sont également inclus dans l'analyse (ils incluent Longisquama parmi les archosaures pour une raison quelconque et affirment même que c'est un proto-oiseau [p. 7]). Le document est rempli d'affirmations vraiment étranges (par exemple celle voulant que les théropodes ne peuvent être identifier que par leur articulation intramandibulaire) et s'adonne à de nombreuses choses amenant à fausser les résultats: Ils ont codé tous les caractères homologues qui ont été contestés comme étant  «inconnus» (p.14) par exemple (et,comme c'est l'habitude chez ceux contestant les affinités entre les théropodes et les oiseaux, ils ignorent les preuves démontrant que les contestations en question au sujet de ces homologies, sont de toute façon erronées). Cela est fallacieux car cela revient à faire un à priori sur les homologies, et cela introduit de nouveaux points d'interrogation dans la matrice pour des états de caractères où nous avons pourtant des données. En outre, le choix des taxons est bizarre: il est fallacieux d'analyser les théropodes et les autres archosaures sans inclure dans l'analyse aux moins quelques dinosaures non-théropodes. Enfin, les arbres qu'ils ont obtenus sont entièrement non-informatifs (il s'agit la plupart du temps de polytomies) et ne fournissent pas de support pour quelque hypothèse que ce soit. Donc comment exactement les auteurs peuvent objectivement affirmer qu'ils ont trouvé des faiblesses dans «l'hypothèse oiseaux = dinosaures théropodes», demeure quelque chose qui n'est pas vraiment apparent. Comme test impartial de la phylogénie des archosaures, l'étude de James et Pourtless échoue lamentablement.
Darren Naish, Tetrapod Zoology

Et donc si James et Pourtless échouent Casey Luskin échoue tout autant si ce n'est pas d'avantage sachant que non seulement il se réfère à des sources bancales et contradictoires mais en plus les accumulent tellement qu'il en arrive à s'auto-contredire lui-même sans apparemment s'en rendre compte.

Néanmoins il est fort possible que Casey Luskin sait parfaitement que ses propos ainsi que les sources auxquelles ils se réfère sont bancales et contradictoire, son objectif étant juste de semer le doute chez des lecteurs peu connaisseurs des question abordés et qui ne prendrons de toute façon jamais le temps de les creuser.

5. Conclusion

Casey Luskin fait donc probablement preuve d'autant de malhonnêteté que d'idiotie dans la rédaction de ses textes. Sous couvert de critique d'une orthodoxie scientifique qui ignorerait les voix dissidentes, Casey Luskin fausse l'état des connaissances réelles des problématiques abordées, ignore les faiblesses et les contradictions des critiques qu'il retranscrit et formule lui-même, le tout pour sous-entendre qu'il existerait une communauté scientifique darwinienne dominante et dogmatique fermée à la controverse scientifique. Cette présentation cariacturale et faussée des thématiques scientifiques abordées s'inscrivant dans une stratégie plus vaste visant à affirmer que l'évolution biologique en général serait un dogme et que le créationnisme nommé «dessein intelligent» serait une hypothèse alternative scientifiquement valide!


Bref Casey Luskin est au mieux un parfait idiot au pire une personne faisant preuve d'un malhonnêteté particulièrement crasse.

Références:

John Ruben and al (2000), Cursoriality in bipedal archosaurs, Nature

Xing Xu and al (2003), Four-winged dinosaurs from China, Nature


Larry Martin (2004), A basal archosaurian origin for birds, Acta Zoologica Sinica

Devon E. Quick and John A. Ruben (2009), Cardio-Pulmonary Anatomy in Theropod Dinosaurs: Implications From Extant Archosaurs, Journal of Morphology

Frances C. James and John A. Pourtless (2009),
Cladistics and the Origin of Birds: A Review and Two New Analyses, Ornithological Monographs

vendredi 4 mars 2011

Évolution des Oiseaux versus Dessein Intelligent (1ère partie)



En l'an 2000 un dénommé Jonathan Wells publia un livre nommé «Icons of Evolution».

Dans ce livre l’auteur s’en prenait à l’évolution des espèces dépeint comme un mythe et ne reposant sur aucune preuve réellement concluante. Pour ce faire Jonathan Wells s’attaquait à certaines des preuves scientifiques de l’évolution et affirmaient que ces dernières n’en étaient en réalité absolument pas.

Dans un des chapitres de son livre Jonathan Wells s’attaque au très célèbre Archaeoptéryx et à la thématique de l’évolution des oiseaux en générale. Jonathan Wells affirmant que Archaeoptéryx n’est pas une preuve de l’origine dinosaurienne des oiseaux car il n’est pas l’ancêtre direct des oiseaux. L’auteur ajoutant que rien de probant ne démontre que les oiseaux aient évolué à partir d’ancêtres dinosauriens.

La position défendu par Jonathan Wells n’a rien de surprenant sachant que ce dernier est un créationnisme membre de l’organisation nommé «Discovery Institute» un Think Tank néoconservateur promouvant le «Dessein Intelligent», à savoir une forme de créationnisme tentant d’imiter un maximum le discours scientifique pour un jour peut-être s’imposer dans les cours de Science des écoles publiques.

Le livre de Jonathan Wells n’est qu’une des nombreuses manifestations de la propagande créationniste du «Discovery Institute». Récemment cette organisation créationniste a d’ailleurs tenté de remettre au goût du jour le livre de Jonathan Wells via une série de vidéos consacré aux différents point abordés dans le livre «Icons of Evolution».


Une des vidéos en question est donc logiquement consacré à Archaeoptéryx et à l’origine dinosaurienne des oiseaux. Vous pouvez visionner la vidéo en question ci-dessous, la suite du présent message étant consacré à une réfutation détaillé des assertions de Jonathan Wells sur l’évolution des oiseaux. Comme nous le verrons il apparaît clairement que Jonathan Wells est au mieux un ignare au pire un malhonnête.

Vidéo de Jonathan Wells sur Archaeoptéryx


Un simple regard sur cette vidéo en dit long sur la stupidité du créationnisme dés qu’il s’agit d’aborder des thématiques liées à l’évolution du vivant.

Jonathan Wells et le sophisme du «chainon manquant»

Jonathan Wells reconnaît que Archaeoptéryx possède à la fois des caractéristiques «reptiliennes» et aviennes, mais il prend soin d’affirmer que Archaeoptéryx n’est pas un «chainon manquant» car il n’est pas considéré comme l’ancêtre direct des oiseaux. Le tout pour conclure que le «chainon manquant» est toujours manquant et donc de sous-entendre que le registre fossile n’apporte aucune démonstration de l’évolution des oiseaux à partir des dinosaures théropodes!

Toute personne un minimum connaisseur en matière de paléontologie, d’évolution et de cladistique, ne peut que rire que des sophismes de Jonathan Wells, car celui-ci semble être resté coincé à la notion de «chainon manquant». La notion de «Chainon manquant» renvoyant à une image «gradiste» pour le moins fausse de l’évolution.

Vision gradiste et linéaire de l’évolution des oiseaux. Selon cette vision ultra-linéaire, l’évolution des oiseaux se ferait sur une ligne droite unique où l’on pourrait placer les divers intermédiaires structuraux à la queuleuleu, Archaeoptéryx étant donc vu comme un «chainon» c’est-à-dire un ancêtre direct des oiseaux actuels.

Or ce que Jonathan Wells semble ignorer, c’est qu’il est finit le temps où l’évolution est vu comme «gradiste» et gradualiste avec en bas les poissons, un peu plus haut les amphibiens, ensuite les reptiles puis en haut les oiseaux et les mammifères. Vision «gradiste» faisant des «reptiles» (c’est-à-dire les amniotes à peau écailleuse et à «sang-froid») une sorte de «marchepied» menant aux mammifères et aux oiseaux sensé être «plus évolués» que ces «reptiles» considérés alors comme étant plus primitifs.

C’est d’ailleurs dans cette vision gradiste de l’évolution que Archaeoptéryx fut considéré comme un «chainon manquant» entre les «reptiles» et les oiseaux, Archaeoptéryx devenant lui-même, selon cette vision «gradiste» et gradualiste de l’évolution, un «marchepied» entre les «reptiles» et les oiseaux ou plus précisément un «marchepied» entre les dinosaures et les oiseaux.

Le terme «chainon manquant» est d’ailleurs critiqué pour cela. Car même si certaines personnes, y compris des scientifiques, utilisent très maladroitement ce terme pour parler des intermédiaires structuraux, les spécialistes savent bien que «intermédiaire structural» ne signifie pas «ancêtre» à proprement parler, tout au plus certains intermédiaires peuvent être des ancêtres potentiels, sans pour autant que l’on puisse en être sûr.

Cependant même si un intermédiaire n’est pas un ancêtre, il n’en demeure pas moins un témoignage de l’histoire évolutive des lignées actuelles à partir de groupes aujourd’hui disparus. Pour cela les chercheurs utilisent les outils de la cladistique afin de déterminer à la fois les liens de parenté entre les taxons vivants et fossiles mais aussi reconstituer le mieux possible la manière et l’ordre dans lesquels les différentes caractéristiques morphologiques ont évolué au cours des différentes périodes géologiques.

A ce titre la cladistique soutenue par la découverte de multiples fossiles, nous montre qu’Archaeoptéryx n’était qu’un dinosaure à plumes parmi tant d’autres et que les oiseaux sont eux-mêmes des dinosaures à plumes. L’analyse cladistique soutenue par les fossiles confirmant comme dit plus haut qu’il n’y pas de «marchepieds» dans l’évolution mais de multiples branches partant dans des directions différentes à partir d’ancêtre communs. L’étude des divers caractéristiques morphologiques (et génétiques lorsque celles-ci sont disponible) nous permettant de déterminer des liens de parenté plus ou moins étroits en différentes lignées divergentes et des caractères plus ou moins conservé (donc présent chez l’ancêtre commun) d’autres caractères plus dérivés (donc les innovations de chacune des branches séparés depuis le dernier ancêtre commun.

Archaeoptéryx ainsi que des multiples fossiles de dinosaures théropodes à plumes, l’analyse cladistique confirme de manière flagrante l’origine dinosaurienne des oiseaux que Thomas Henry Huxley avait proposé en son temps c’est-à-dire au XIXème siècle.

Arbre phylogénétique des dinosaures théropodes. Cet arbre phylogénétique a été conçut via l’analyse cladistique mais illustre qui est plus proche de qui mais sans donc placé les taxons étudiés à la queuleuleu. Cet arbre nous permet de cerner les liens de parenté entre les différents taxons fossiles. Et nous montre également une réelle continuité entre les dinosaures théropodes non-aviens et les oiseaux actuels.

Cependant dans la présente vidéo Jonathan Wells s’en prend également à la cladistique et affirme que cette dernière n’est qu’un raisonnement circulaire. Pire encore il affirme que c’est un raisonnement circulaire ne prenant pas en compte la réalité du registre fossile et pour se faire il mentionne un des sophismes souvent mentionné à l’encontre de l’origine dinosaurienne des oiseaux, à savoir le paradoxe temporel.

Jonathan Wells et le sophisme du Paradoxe Temporel

La question du Paradoxe temporelle a déjà été traité en détail ici et il apparaît clairement qu’il ne s’agit pas d’une objection valide. Mais Jonathan Wells ignore les éléments faisant du paradoxe temporel un sophisme, pire il essaie de remettre ce dernier au goût du jour en citant une étude consacrée à la découverte d’un dinosaure théropode nommé Concavenator corcovatus. Sans entrer dans les détails, cette étude pointe le fait que ce dinosaure théropode possédait sur les os de ses avant bras ce qui semble être des «attaches de plumes» comme le montre l’image ci-dessous.

Selon les chercheurs ayant decries pour la première fois le fossile de Concavenator corcovatus ce dernier posséderait au niveau des avant-bras des attaches de plumes similaires à ceux des oiseaux actuels. Cependant ces conclusions sont à prendre avec des pincettes, certains voyant dans les «marques» en question non pas des attaches de plumes mais des attaches musculaires particulières.

Les auteurs de l’étude décrivant Concavenator corcovatus en déduisent que celui-ci possédait probablement des plumes. Or jusqu’ici la présence des plumes chez les dinosaures théropodes n’avait été avéré que au sein du clade des Cœlurosauriens clade comprenant les oiseaux mais auquel n’appartient pas Concavenator corcovatus, Les auteurs de l’étude affirmant à juste titre que si Concavenator corcovatus possédait des plumes, ces dernières ont donc du apparaître plus tôt qu’on le pensait jusqu’alors chez les dinosaures théropodes. Cela voulant également dire que de nombreux dinosaures théropodes posséderaient des plumes.

Reconstitution (a) et position phylogénétique (b) de Concavenator corcovatus. Notez que la position des dinosaures théropodes Cœlurosauriens à gauche du tableau phylogénétique indiquant clairement que Concavenator corcovatus ne fait pas partie des dinosaures théropodes Cœlurosauriens en question. Aussi si Concavenator corcovatus cela signifierait que l’origine des plumes est plus lointaine que l’on pensait jusqu’alors chez les dinosaures théropodes. Cependant encore une fois la présence de plume chez Concavenator corcovatus est sujette à caution.

Dans sa vidéo Jonathan Wells cite donc cette étude sur Concavenator corcovatus en affirmant que les scientifiques verrait en lui un ancêtre potentiel des oiseaux, chose bien évidemment impossible rappelle Jonathan Wells car Concavenator corcovatus a vécut plusieurs millions d’années après Archaeoptéryx.

Mais les propos de Jonathan Wells sont malhonnête et cela pour deux raisons:

1. Premièrement contrairement à ce que dit Jonathan Wells aucun scientifique ne prétend que Concavenator corcovatus est un ancêtre potentiel des oiseaux modernes. Tout au plus si la présence de plumes était avéré chez Concavenator corcovatus cela signifierait que les plumes sont présente au sein d’une gamme plus vaste de dinosaures théropodes et que l’origine des plumes pourrait être plus ancienne que l’apparition des dinosaures théropodes Cœlurosauriens. Jonathan Wells semblant dire qu’il est problématique que Concavenator corcovatus soit plus récent que Archaeoptéeryx, ce qui est ridicule sachant que l’évolution est buissonnante Jonathan Wells nous donnant une version particulièrement grossière du sophisme du paradoxe temporel.

2. L’ascendance dinosaurienne des oiseaux n’a d’ailleurs pas besoin de Concavenator corcovatus pour être validé. Même si Concavenator corcovatus ne possédait pas de plumes l’origine dinosaurienne des oiseaux reste amplement validé par l’existence de nombreux dinosaures théropodes Cœlurosauriens à plumes. La présence de plumes chez des dinosaures Cœlurosauriens non-aviens comme Vélociraptor suffit amplement à confirmer la parenté dinosaures-oiseaux. Mais encore une fois Jonathan Wells ne mentionne pas les éléments les plus probants de cette parenté il ignore par ailleurs des découvertes aussi capitale qu’Anchiornis huxleyi un dinosaure à plumes non-aviens plus ancien que Archaeoptéryx [1]. Il ignore également le fait que la continuité entre les dinosaures théropodes non-aviens et les oiseaux est telle qu’il devient souvent difficile de distinguer un Cœlurosaurien non-avien d’un oiseau «véritable».

À ce titre notons également que la présence de plumes n’est de loin pas certifiée chez Concavenator corcovatus, en fait comme l’a noté le zoologue Darren Naish, les excroissances présentes sur les os des avant-bras de Concavenator corcovatus seraient probablement d’avantage des attaches musculaires particulières ou éventuellement des traces d’usures particulières qu’autre chose. La présence de plumes chez Concavenator corcovatus n’est donc pas avéré en l’état actuel des choses.

D’ailleurs les doutes légitimes sur la présence de plumes chez Concavenator corcovatus ont été récupéré par le créationniste Casey Luskin appartenant tout comme Jonathan Wells à l’organisation créationniste nommé «Discovery Institute». Casey Luskin affirme qu’il n’y a pas de preuves formelles que les «marques» présentes sur les avant-bras de Concavenator corcovatus, sont des attaches de plumes et que donc Concavenator corcovatus avaient de plumes. Là-dessus Casey Luskin a raison cependant ce dernier ajoute que pareils excroissance à également été observé sur le fossile controversé nommé Protoavis et que donc si l’on reconnaît l’existence de plumes chez Concavenator corcovatus on devrait logiquement en faire de même pour Protoavis. Casey Luskin ajoutant que Protoavis date du Trias et est considéré comme un oiseau par son découvreur, or la présence d’oiseau créé un paradoxe si grand que cela mets donc totalement à mal l’origine dinosaurienne des oiseaux.

Mais ce que Casey Luskin oublie de mentionner, c’est que même si l’hypothèse de la présence de plumes chez Concavenator corcovatus demeure plus qu’incertaine, Concavenator corcovatus contrairement à Protoavis, est un fossile en très bonne état et l’existence même de Concavenator corcovatus ne fait aucun doute. Le problème avec Protoavis étant que le soit disant fossile de ce dernier hormis d’être en très mauvaise état, les marques attribué à des attaches de plumes sur le fossiles de «Protoavis» ont donc bien plus de chances d’être du à l’usure. D’ailleurs Protoavis est de tout évidence une chimère [2],[3],[4] composé de fossiles de différents animaux comme cela ayant été déjà discuté dans ce précédent message.

De plus comme cela avait été exposé dans le message précédent en question, la présence d’oiseaux à la fin du Trias ne signerait pas l’arrêt de mort de l’origine dinosaurienne des oiseaux car alors il est également théoriquement possible de retrouver des dinosaures Cœlurosauriens non-aviens datant du Trias, le tout ramenant simplement la radiation des dinosaures théropodes Cœlurosauriens non-aviens et aviens, à la fin du Trias plutôt qu’au  milieu du Jurassique chose possible au regard de certaines découvertes [5], [6], [7]. Mais donc à ce jour il n’existe aucune preuve concluante de l’existence d’oiseau à la fin du Trias, le plus ancien oiseau connu demeurant Archaeptéryx datant, rappelons-le, de la fin du Jurassique.

Bref la seule chose de pertinent dans les propos de Casey Luskin concerne le fait qu'il n'existe pas de preuve concluante de l'existence de plumes chez Concavenator corcovatus. Les propos qu'il tient sur Protoavis qui mettrait à mal la parenté dinosaures-oiseaux et seraient mal considéré par les spécialistes en raison d'un «raisonnement évolutif inconsistant» (sic), ne sont que des propos insipides basés sur l’omission de faits importants voir même sur une bonne dose de stupidité et de malhonnêteté.

La cladistique gagne là où Jonathan Wells échoue

Mais les attaques contre la cladistique auxquelles s’adonne Jonathan Wells dans la présente vidéo, sont d’autant plus déplorable que l’histoire récente à montré le pouvoir prédictif de la cladistique et totalement démolit les assertions auxquelles Jonathan Wells s’adonnait dans son livre «Icons of Evolution».

La cladistique a en effet permis de faire des inférences et prédictions des plus intéressantes, comme celle voulant que des dinosaures à plumes aient existé. Des prédictions qui ont été ralisées mais que Jonathan Wells du haut de sa malhonnêteté se regarde bien de mentionner.

En effet dans le chapitre consacré à Archaeoptéryx de son livre «Icons of Evolution» publié en l’an 2000, Jonathan Wells s’offusquait d’une reconstitution du Droameosauridé (dinosaure carnivore similaire au Vélociraptor) nommé Bambiraptor (voir image ci-dessous).

Reconstitution de Bambiraptor datant de l’an 2000. Dans son livre «Icons of Evolution» Jonathan Wells affirme que cette reconstitution n’est qu’une spéculation évolutionniste sans réelle valeur scientifique.

Pourquoi Jonathan Wells s’offusquait-il de cette reconstitution? Tout simplement parce qu’elle montrait le Dromaeosauridé Bambiraptor recouvert de plumes alors qu’aucune plumes n’avait été retrouvé avec ce fossile. En effet si les chercheurs avaient reconstitué Bambiraptor avec des plumes c’était en raison d’analyses cladistiques indiquant que les Dromaeosauridés sont très apparenté aux oiseaux et donc avaient probablement également des plumes. Et donc même si à l’époque (fin des années 1990, année 2000) la présence généralisé de plumes chez les Dromaeosauridés était sujette à caution, les analyses cladistiques laissaient penser que les Dromaeosauridés avaient des plumes.

Mais dans son livre «Icons of Evolution» Jonathan Wells voit dans cette reconstitution du Dromaeosauridé Bambiraptor, une spéculation évolutionniste douteuse sans réelle valeur scientifique,

Or Jonathan Wells avait tort!

Après plus de dix ans de découvertes paléontologiques révélant d’indiscutables Dromaeosauridés à plumes ont peut aujourd’hui affirmer que ces derniers avaient indiscutablement des plumes. Mieux Bambiraptor avait peut-être encore d’avantage de plumes que le montre la reconstitution de l’an 2000 mentionné plus haut!

L’analyse cladistique a donc montré son pouvoir prédictif!

Pourtant dans sa vidéo de propagande Jonathan Wells affirme que la cladistique n’est qu’un raisonnement circulaire, il ignore que l’analyse cladistique a été validé tout comme il ignore que les assertions de son livre ont été contredit, tout comme il ignore les multiples dinosaures à plumes découverts ces dix dernières années y compris des dinosaures à plumes non-aviens plus anciens que Archaeoptéryx [1].

Jonathan Wells ne mentionne pas les multiples dinosaures à plumes tel que Anchiornis huxleyi (image ci-dessus), montrant que analyses cladistiques qu’il critiquait dans son bouquin, étaient dans le vrai. Jonathan Wells ignore purement et simplement les faits mettant à mal sa rhétorique anti-cladistique.

Bref Jonathan Wells est au mieux un ignare au pire un parfait malhonnête.

Jonathan Wells se contente de mentionner Archaeoptéryx dans un conception caricaturale et dépassé de l’évolution via la notion de «chainon manquant», puis il ressort le sophisme du «paradoxe temporel» en omettant les multiples éléments faisant de celui-ci un sophisme qui plus est rendu caduque par de récentes découvertes, enfin il s’en prend à la cladistique qu’il dépeint comme étant un raisonnement circulaire en ignorant le succès de cette dernière via les récentes découvertes et en ignorant que ce sont en réalité les affirmations de son livre «Icons of Evolution» qui ont été mises en échec par les découvertes en question.

Conclusion Jonathan Wells ne mérite ni plus ni moins qu’un bonnet d’âne et cela aussi bien pour son bouquin que pour sont intervention dans la présente vidéo de propagande.

Références: 


[1] Dongyu Hu and al (2009), A pre-Archaeopteryx troodontid theropod from China with long feathers on the metatarsus, Nature

[2] Luis M. Chiappe (1995), The first 85 million years of avian evolution, Nature

[3] Silvio Renesto (2000),
Bird-like head on a chameleon body: new specimens of the enigmatic diapsid reptile Megalancosaurus from the Late Triassic of northern Italy, Rivista Italiana di Paleontologia e Stratigrafia

[4] Zhonghe Zhou (2004),
The origin and early evolution of birds: discoveries, disputes, and perspectives from fossil evidence, Naturwissenschaften

[5] Xu, X., Zhao, X. and Clark, J.M. (2001), A new therizinosaur from the Lower Jurassic lower Lufeng Formation of Yunnan, China, Journal of Vertebrate Paleontology

[6] Andrew R. C. Milner and al (2008), Bird-Like Anatomy, Posture, and Behavior Revealed by an Early Jurassic Theropod Dinosaur Resting Trace, PLoS ONE 

[7] Mudroch, A., Richter, U., Joger, U., Kosma, R., Idé, O., & Maga, A. (2011), Didactyl Tracks of Paravian Theropods (Maniraptora) from the ?Middle Jurassic of Africa, PLoS ONE